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Présentation de Gilles Azzopardi (Comédien, auteur, metteur en scène, prof de théâtre) et de la compagnie LeS SPeCIMeNS

Présentation de Gilles Azzopardi (Comédien, auteur, metteur en scène, prof de théâtre) et de la compagnie LeS SPeCIMeNS et de leur univers...

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Humour

 

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UN MONDE ABSURDE (Troisième partie)

 
(...) Tante Picsou ricana en dodelinant de la tête d’un air navré, ce qui eut le don de m’exaspérer un court instant, mais reprenant aussitôt le contrôle de moi-même je n’en laissais rien paraître.
      Elle se leva lentement puis vint poser une demie fesse sur le bord du bureau. Elle croisa les bras et se pencha vers moi. J’eu alors la sensation désagréable de faire un bond dans le passé pour me retrouver dans le bureau de Madame le Proviseur… (Même parfum : Paris D’Yves St Laurent…)  Elle m’expliqua, un sourire narquois aux lèvres, que j’avais beau jeu de me défausser sur les autres de mes déboires et de ma propre insolvabilité. Conséquence probable de mon naufrage professionnel et de la gestion chaotique de ma vie personnelle. Puis elle ajouta en me fixant droit dans les yeux que les rouages de la finance internationale m’étaient visiblement étrangers et que de toute façon ça ne me regardait pas. Le ton méprisant avec lequel elle s’adressait à ma personne atteint des sommets lorsqu’elle m’annonça que pour la prolongation et qui-plus-est l’augmentation de mon découvert autorisé je pouvais me gratter à deux mains puis elle termina son intervention en me priant de laisser mes pauvres arguments au comptoir du Café du Commerce… Je réfléchis intérieurement tout en continuant à sourire, pour essayer de localiser mentalement ce débit de boissons dans la ville, mais je n’y parvins pas… Je me dis que je regarderai plus tard sur Mappy ou Google car c’était peut être un de ces endroits pour noctambules avertis à découvrir qui m’avait échappé.
    Nous étions en plein statu quo et il fallait trouver une issue à la crise coûte que coûte ! Je décidais alors de lâcher un peu de lest en faisant preuve de bonne volonté. Je sollicitais hypocritement son avis sur ce que je pouvais faire pour interrompre le compte à rebours déjà enclenché qui me rapprochait inéluctablement de l’échéance fatidique qui allait me propulser dans un monde merdique (« A world of pain » comme disent les amerloques).
      Sa réponse fut spontanée, concise et frappée d’un bon sens tout paysan : « Mettre de l’argent sur votre compte en quantité suffisante pour qu’il puisse afficher à nouveau un solde créditeur ! ». Parbleu ! Mais c’est vrai ça ! Je n’y avais pas pensé ! C’était en fait tout bête ! Ravi d’avoir enfin trouvé la solution miracle, je la remerciais chaleureusement avant de dégainer mon chéquier et de lui demander un stylo… « Alors, combien vous dois-je ? » Dis-je… Elle goûta fort peu ma plaisanterie qu’elle trouva aigrelette et déplacée. L’écume aux lèvres, elle me fit  remarquer qu’étant donnée ma situation, il valait mieux tenir tout stylo éloigné de mes formules de chèques, car cela s’apparenterait d’ici peu à un délit puni par la loi. A ces mots je cachais immédiatement le futur objet du délit dans ma besace, car j’avais senti qu’elle aurait bien voulut s’en emparer ainsi que ma carte bleue afin de m’ôter toute velléité dépensière.
         Dans un sens elle n’avait pas totalement tort car faisant parti de ces gens qui vivent dans l’excès et le « jusqu’au boutisme », en situation de mort bancaire imminente, je n’aurais plus eu de limites. Ajoutez à cela une nature romanesque et un goût prononcé pour la mise en scène et les effets grandiloquents, dans un dernier sursaut j’étais tout à fait capable de soigner ma sortie de scène par un ultime baroud d’honneur gargantuesque avant le noir final. Mort pour mort… Au moins c’eût été avec la manière car j’ai toujours préféré jeûner avec les aigles que picorer avec les volailles.
      Soudain la situation dégénéra brusquement. L’atmosphère déjà tendue au possible devint électrique et vénéneuse. Mon interlocutrice, lasse de mes rodomontades et de mon outrecuidance, prit la mouche ! Elle en avait assez ! Ça tombait bien : Moi aussi ! (…)

A suivre…

 

UN MONDE ABSURDE (deuxième partie)

 
 

(...) A ces mots ma banquière me regarda avec deux yeux ronds semblables aux zéros qu’elle avait pour habitude de taper sur le clavier de son Mac puis bredouilla un début de phrase absconse qui avorta au contact de l’air libre. Je ne la laissais pas se ressaisir et j’enchaînais aussitôt en lui rappelant que son honorable établissement avait lui-même faillit mettre la clef sous la porte quelques semaines auparavant, à cause des agissements douteux et aventureux de sa direction toujours plus âpre aux gains, aidée dans son entreprise malhonnête par quelques « golden-boys » complices et sans scrupules qui avaient spéculé sur le désespoir de leurs semblables et parié l’argent des autres sur la misère humaine pour gagner le leur.

      Sans la manne providentielle de l’Etat bienveillant, accouru derechef au secours des moins démunis, des voleurs et des escrocs, il est fort à parier que de nombreux Titanics de la finance auraient sombrés corps et âmes. Mais non ! Ne perdez jamais de vue que notre monde est absurde et que tout s’y déroule en dépit du bon sens…

      Pour gagner légalement des sommes colossales sans trop se fatiguer, des fanfarons insatiables et méprisants jouèrent légalement ces milliards qui ne leur appartenaient pas et les perdirent… Jusque là, rien de plus qu’un « entubage » classique, comparable à ces grandes affaires qui défrayent régulièrement la chronique judiciaire, imputables à des aigrefins de romans qui vendent la tour Eiffel ou le Mont Blanc à quelque pigeon naïf, étourdi et rêveur. Une fois l’affaire mise au jour, l’escroc qui, dans la majorité des cas, a tout flambé au Baccara, à la Tour d’Argent et chez quelques call-girls de luxe, va en prison et le pigeon, déplumé et rasé de près, se suicide ou bien va se refaire une santé en maison de repos ou encore repart du bas de l’échelle en cherchant un emploi de pompiste de nuit, jurant, mais  un peu tard, qu’on l’y reprendrait plus !

      Voilà comment ça se passe normalement. Mais que nenni !  Une fois l’affaire révélée, non seulement personne n’est allé au "gnouf" mais comble du cynisme on a redonné au vilains banquiers flambeurs les milliards évaporés, milliards pris sur les fonds publics évidemment ! Ben pardi ! Et où vouliez vous qu’on les prenne ! On a quand même sermonné gentiment les Arsènes Lupins de la corbeille en leur disant, qu’ils pouvaient continuer à s’amuser, certes, mais à condition d’être plus discrets à l’avenir, en évitant si possible de faire sauter leurs propres banques… Parce qu’à force de faire les cons, ils risquaient de faire sortir la populace de sa léthargie profonde et notre bon Président, qui, on le sait, aime par-dessus tout le luxe et le confort, goûte fort peu l’idée de se retrouver par une belle soirée de juillet pendu par les pieds à un réverbère ou à un arbre dans les jardins de l’Elysée.

      Enfin bref ! J’expliquais donc à ma banquière adorée que je me retrouvais moi aussi en situation de banqueroute, à part que moi je n’avais volé personne. Mon honnêteté dans ce monde dévoyé méritait une petite récompense et c’est pourquoi au même titre que l’Etat avait miraculeusement renfloué à grands coups de milliards d’euros son établissement en déroute, je sollicitais la prolongation de mon découvert autorisé et même son augmentation substantielle. Logique ! De grands coeurs vous ont aidé : Aidez moi. Aidez nous. Le temps de laisser passer l’orage, le temps de se refaire une santé. Hé bien vous me croirez si vous le voudrez, mais la garce en tailleur m’envoya paître moi, mes dettes et mes jolis yeux verts ! (…)

 

A suivre…

 

UN MONDE ABSURDE

 
 

      Nous vivons dans un monde absurde. J'en veux pour preuve définitive et absolue le fait que, par exemple, nous accordons une importance inouïe à des choses éphémères et d'une extrême futilité (comme l'argent) alors que nous négligeons avec une persévérance farouche et appliquée les choses cruciales et inéluctables de nos existences (la préparation au jour de notre propre mort).

     Hier encore, appelé en urgence pour un rendez vous avec ma banquière je ne pu réprimer un éclat de rire sonore lorsqu'elle s'emporta, assez violemment je dois dire, sur le fait que mon compte en banque, déjà gravement atteint d’anémie, avait plongé une énième fois dans un coma, rouge profond et qu’il était maintenu en vie artificiellement par la transfusion du découvert qui allait se tarir incessamment. Outrée par mon attitude pour le moins légère, inconséquente et immature, (enfin... selon ses propres critères), elle se mit en tête de m'expliquer comment je devais réorienter au plus vite mon existence et mes choix de vie, qui, selon elle, ne correspondaient pas à ce qu'on attendait de moi.

     Elle s'évertua, ensuite, à me conseiller de trouver un moyen efficace pour gagner de l'argent et d'y mettre toute mon énergie, tout mon temps, toute ma disponibilité. Pendant son laïus, fort ennuyeux je dois dire, sorte de monologue véhément, pitoyable et assez piètrement interprété, elle trépignait comme une belle diablesse, roulait des yeux, et pointait souvent son index dans ma direction comme pour ajouter du poids à ses arguments chocs. Sa voix monocorde, éraillée car placée trop haut dans la gorge, me faisait vaguement penser au couinement du store vénitien de l'unique fenêtre du placard à balai qui me sert d'appartement.

      Je baillais aux corneilles à trois reprises à la dérobée, usant de roublardise pour m'exécuter à chaque fois qu'elle avait le dos tourné. Comme elle décela, malgré tout, l’intérêt tout relatif que je portait à son exposé, dont j'étais pourtant le sujet, elle monta d'un cran dans le ton employé et voulu m'effrayer en extirpant de son carquois  quelques flèches à pointes explosives qu'elle devait utiliser en dernier recours face à des mauvais payeurs chroniques de mon espèce.

      Elle me fit entrevoir, avec un sadisme non dissimulé, preuve d’une grande perversité que je lus dans ses yeux et qui m’excita,  les affres de l'interdiction bancaire qui se profilait déjà. Plus de carte de crédit ni de chéquier, avec à la clef tous les désagréments pratiques que cela impliquait... Un vrai calvaire pour payer une facture ou mon loyer. Je pensais dans mon fort intérieur que ça faisait belle lurette que je ne payais plus ni l'une ni l'autre...  Mais je me gardais bien d’en faire profiter mon interlocutrice qui m’aurait alors certainement giflé à pleine main.

       Elle me promis un avenir cauchemardesque si rien ne changeait et finit son réquisitoire au vitriol sur la perspective fort réjouissante que probablement j’allais finir clochard professionnel, devenant ainsi la honte de ma famille et la risée des enfants, qui, on le sait, sont cruels envers les faibles, les handicapés et les petits animaux inoffensifs (oui parce que devant un tigre, un ours grizzli ou un grand requin blanc là c’est une autre histoire…).  

       Persuadée d’avoir touché juste, elle se calma un instant, un sourire de contentement imperceptible rivé aux lèvres, se posa dans son fauteuil appuya son menton sur ses mains jointes, les coudes reposant fermement sur son bureau et me regarda fixement, d’un œil rond et noir. Un œil de Juge d’Instruction. L’instant était grave et le silence qui suivit fut long et pesant. Constatant, à son grand dam, qu’il ne se passait plus rien, elle hocha sèchement la tête dans ma direction, me signifiant ainsi que c’était à moi de parler et… de la convaincre. De quoi… ?  Je n’en avais aucune idée mais il fallait que j’arrive à la convaincre quand même…

      Je me redressais un peu, car je m’aperçu que je m’étais considérablement avachi dans mon fauteuil et me raclais la gorge par deux fois afin d’éclaircir ma voix. La première chose que je lui demandais fut si on pouvait fumer dans son bureau. Pour toute réponse elle soupira longuement en roulant des yeux au plafond. Ce que je pris, peut être à tort, pour un refus catégorique. En tout cas dans le doute, je m’abstins.

      Je pris ma plus belle voix pour lui expliquer que j’avais autre chose à faire que de gagner de l’argent. Ca pouvait être un passe-temps, une marotte, un violon d’Ingres tout au plus, mais de là à remplir toute ma vie avec ça et en faire un objectif, un but, une priorité… Non vraiment ça n’était pas sérieux… (...)

 

(A suivre) ;-)

 

UNE JOURNEE AVEC MOI (Part 6 et fin )

Une journée avec gilles azzo part 6 
Dernière partie de cette folle journée... Ouf ! Allez hop ! Au lit ! ;-)

FIN

 

UNE JOURNEE AVEC MOI (part 5)

Une journée avec Gilles Azzopardi (part 5) 
Voici la 5ème partie. L'arrivée à Aix en Provence sur les chapeaux de roues !!!! ;-)

PART 5

 

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