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Présentation de Gilles Azzopardi (Comédien, auteur, metteur en scène, prof de théâtre) et de la compagnie LeS SPeCIMeNS

Présentation de Gilles Azzopardi (Comédien, auteur, metteur en scène, prof de théâtre) et de la compagnie LeS SPeCIMeNS et de leur univers...

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C EST REPARTI MON KIKI !!!!

LES SNIPERS : LE COME BACK !
LES SNIPERS : LE COME BACK ! 
Bon alors ça y est les amis, c'est officiel depuis aujourd'hui, les SNIPERS DE L INFO reprennent du service ! Ceci grâce à l'opiniâtreté de Jeff qui a su trouver les arguments et aussi grace à un petit coup de pouce de Jean Pierre Foucault, comme quoi le piston ça a du bon... Niark, niark, niark... Enfin il me semble que s'il avait trouvé l'émission nulle à chier, il n'aurait pas bougé un seul de ces gros doigts. C'est donc encourageant tout ça, d'autant plus que le taux d'audience pour les Snipers est excellent! Comme quoi on vit vraiment dans un monde absurde...  Plus ça marche, plus il faut se battre pour pas se faire virer, allez comprendre... Enfin bon, on en  n'est plus à une incohérence près.

Donc, le format restera le même 26 minutes, par contre nous serons désormais 4 sur le plateau. Bruno Galisa et Betty Mourao seront désormais des Snipers à part entière!!! Autre nouveauté, un invité extérieur viendra sur le plateau sous le feu des questions des Snipers. En première semaine nous accueillerons Florent Peyre puis la semaine d'après le gigantesque Lionel Parra et puis après, surprise...!

Tout ça pour vous dire que je suis excité comme une puce car J'adore vraiment les Snipers !!! Par contre là où ça se corse c'est au niveau de mon emploi du temps qui vient de se boucher comme un évier de cuisine après une vaiselle de repas du dimanche en famille.

Donc je viens d'apprendre aujourd'hui, jeudi que nous enregistrons la prochaine des Snipers mercredi prochain, le 11 mars, soit dans 6 jours. J'ai pour tache d'ici là de réaliser un reportage d'environ 3 minutes sur un sujet libre et de le livrer monté mardi au plus tard. Dans l'idéal, il faudrait aussi que je trouve 3 ou 4 sujets pour la revue de presse et quelques questions à poser à Florent.
Entre temps, car évidement ça n'est jamais simple, l'attachée de presse de la série "Enquêtes réservées" m'a appelé en me demandant d'être présent à la projection et au déjeuner de presse qui auront lieu le mardi 10 mars... A Paris...  J'ai d'abord décliné en disant que j'étais pris mais elle m'a retorqué que j'étais vraiment un gros naze parceque la projection allait avoir lieu directement dans les locaux de France Télévision et qu'au déjeuner il y allait avoir la presse et pleins de pontes de France Télévision. De plus comme la directrice de prod m'a à la bonne, il fallait vraiment être le dernier des connards pour laisser passer l' opportunité de se faire voir, surtout lorsqu'on est un crevard et un illustre inconnu dans mon genre... Bon, elle a pas employé ces mots là, certes, mais le sens y était. Donc, elle m'a convaincu d'être à Paris ce jour là, coûte que coûte.

Je vous donne donc mon emploi du temps de la semaine prochaine :

Lundi 14 heures Post synchro pour la série enquêtes reservées
dans l'aprem RDV avec les Snipers pour breifing d'enegistrement
puis de 18h à 23h mes cours de théâtre.

Mardi départ pour Paris tôt le matin. il faut que j'y sois avant 10h et que je sois revenu à Marseille avant 20h car j'ai un cours de théâtre de 20h à 22h30

Mercredi enregistrement des SNIPERS nouvelle édition à 14h30

Donc pour préparer l'enrgistrement, tourner mon reportage il me reste vendredi, samedi et dimanche... Et à l'heure qu'il est, je ne sais toujours pas quel sera le sujet. Hé ben vous voulez que je vous dise ?
Ca me va comme ça!!!;-)))))))

Kisssssss



 

BUZZ OFF AU PARADOX

 
Hello à toutes et à tous !

Sachez bonnes gens que la comédie spatialo-délirante Buzz Off ! Sera à l'affiche ce mercredi c'est à dire la  04 mars à 21h au PARADOX, 127 rue d'Aubagne.

Le paf est de 5 euros est le spectacle est gratos si vous mangez sur place.

Sur scène : Stéphane Aizac, Thierry Sanna et moi même.

Voilà vous en savez autant que moi ! Alors peut être à Mercredi !

Kissssssssss et que Dieu Bénisse les Zétats Hunis d'Amérique ! ;-)

 

UN MONDE ABSURDE (Sixième partie)

 
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(…)Voici l’histoire de Pierrot telle que je la racontais à ma « Kate Bush » du lundi après midi, gardienne farouche de noisettes : 

    Pierrot était un ami. Pas une connaissance. Pas un collègue. Pas un copain. Un ami. Vous raconter la genèse de notre amitié serait trop long et n’aurait, pour vous, aucun intérêt. Disons seulement que les liens que nous entretenions avaient pris racines dans un pays lointain, qui aujourd’hui n’existe plus. Quelque part, là-bas, à la frontière entre l’enfance et l’adolescence. Avec deux ou trois autres larrons, tous aussi «déconards« les uns que les autres, Pierrot  et moi nous avions fait les 400 coups de minuit et bien pire encore… A cette époque où nous cherchions qui nous étions et où nos caractères se forgeaient, nous avions, comme tous les « djeuns« , formé un groupe de rock qui devait, nous en étions persuadés, révolutionner totalement la sphère musicale mondiale, nous conférant ainsi le statut mérité de « Rock Stars-demis dieux » et nous rendant, de fait, riches et célèbres. Mais les voisins, qui par définition sont des cons, se foutaient bien pas mal de nos ambitions et  les envisageaient même d’un sale œil, ou plutôt les encaissaient d’une oreille endolorie… En effet, nos beuglements intempestifs portés par des riffs de guitares désaccordées certes mais saturés à outrance, par des arpèges dissonants de synthétiseurs aux sons effrayants et par les rythmiques assourdissantes et décousues de notre batteur, qui disait lui même avec une certaine fierté « qu’il n’avait et n’aurait jamais aucun sens du rythme« , se répandaient, tels une pestilence sonore, bien au-delà des murs du garage qui nous servait de local de répétition…

      Il faut dire que le niveau sonore produit par notre « big band » du Diable, devait en terme de décibels flirter allègrement avec celui des Pink floyd ou de Metallica lorsqu’il se produisent en live dans des stades. La technique instrumentale, le feeling et le talent en moins. La devise du groupe c’était : « Jouer n’importe quoi, n’importe comment, mais jouer fort ! » D’ailleurs nous sortions exsangues de ces pseudos répétitions où l’on ne répétait rien du tout car fatalement à un certain moment, ivres de bière et de Haschisch et las de mal singer nos idoles, nous finissions toujours par sombrer corps et âmes dans des improvisations, rugueuses, abstraites et sans fin qui nous amenaient très loin dans des délires psychédéliques et psychotiques. Crises de « delirium » qui étaient sans doute l‘expression d‘une certaine bestialité enfouie tout au fond de nous mais très éloignés, quoi qu’il en soit, de la notion civilisée de Musique. Enfin, lorsque  nous en arrivions au point de nous écœurer nous même, c’est à dire lorsque l’un de nous craquait, éclatait en sanglots ou vomissait, nous reprenions peu à peu nos esprits, c’était fini. Ouf !

      Bombardés pendant des heures par du mauvais son, à haute dose, dans un espace confiné et clôt, éclairés par un vieux néon pisseux, nos systèmes nerveux en prenaient un sacré coup et nous étions à ce moment là chancelants, hagards, fourbus… Le silence retombait enfin sur le voisinage, les chiens du quartier, qui enduraient un véritable calvaire à cause de leur hyper sensibilité acoustique arrêtaient de hurler à la mort et longtemps après l’arrêt des hostilités nos oreilles et celles des voisins, sifflaient encore.

      L’un de nous, pris de nausées, ouvrait en titubant la porte coulissante en grand, qui laissait s’échapper un énorme nuage de fumée, hautement chargée en particules de tetracannabinol , nuage qui aurait immédiatement ensuqué un pilote d’avion si par malchance il l’avait traversé en survolant le périmètre à ce moment là. Généralement, dehors il faisait nuit noire et nous sortions un à un comme des zombies, penauds, tremblants et silencieux, la faim au ventre, comme si nous étions revenus d’entre les morts. Nous partions alors dans l’obscurité pour aller nous gaver de hamburgers au fastfood du coin.Voilà ce qu’enduraient nos voisins et leurs chiens plusieurs fois par semaine, été comme hiver… Malgré plusieurs plaintes de riverains à bouts qui remontaient jusqu’à nous, nous tenions bon ! Nous avions une légende à écrire.

      Le point de non-retour fut atteint lorsque l’un de nous recruta un nouveau membre. Ce dernier, hirsute, alcoolique et mythomane, s’était mis dans la tête un beau matin, allez savoir pourquoi, qu’il était un grand saxophoniste. Il était déjà venu en curieux assister à une de nos aberrations musicale et l’avait fort apprécié. Cependant, il nous fit remarquer judicieusement que notre formation avant-gardiste manquait cruellement de cuivres. Qu’à cela ne tienne ! Il était lui-même saxo ! Et un bon ! Une semaine plus tard nous le vîmes débarquer au local avec un pack de bières et un saxophone alto flambant neuf sous le bras. Pierrot, moi et les autres, nous étions ravis et tout excités à l’idée d’effectuer une percée décisive en matière d’exploration musicale. Après avoir descendu quelques canettes et roulé quelques splifs, la corrida commença… Notre nouvelle recrue volubile et confiante nous expliqua que son niveau musical lui permettait de jouer tout et n’importe quoi. Mais en réalité c’était surtout le n’importe quoi qu’il maîtrisait et encore… A l’entendre, Il avait joué avec des pointures, des monstres, un peu partout et c’était un honneur pour nous d’accueillir ce petit prodige dans nos rang d’amateurs.

      Une fois la porte de notre bunker fermée, chacun regagna son poste de tir. Nous étions prêts à faire feu de toutes parts. Notre virtuose nous expliqua, en ouvrant une autre bière avec les dents, qu’il préférait que nous commencions sans lui. Il flairerait peu à peu la direction du délire et nous rejoindrait à point nommé pour faire monter la mayonnaise encore plus haut. C’est ainsi qu’il avait, selon lui, l’habitude de procéder avec les autres, les grands. Ca s’annonçait grandiose ! Ce le fut !

      Dopés par la présence d’un « grand professionnel international » dans notre garage miteux, le « boeuf » commença rageusement avec une énergie jamais atteinte jusque là. Nous avions poussé les amplis encore plus haut que d’habitude et réglé les distorsions et les synthés aux petits oignons. Le batteur qui commençait à devenir sourd, s’était fait prêter des micros supplémentaires pour repiquer chaque éléments de sa batterie et Pierrot, le bassiste, était arrivé quand à lui avec un ampli énorme et une pédale d’effets qu‘il avait bidouillée chez lui…  Des la première (fausse) note, tous les clébards du quartiers comprirent,, que ce jour là ils allaient morfler leur race… Tous hurlèrent à la mort de concert. Les plus chanceux d’entre eux se cachèrent où ils le purent… Sous le lit de leurs maîtres, au fond des garages, dans les poubelles. D’ autres prirent la fuite ventre à terre, et quittèrent le voisinage à tout jamais. D’autres encore, comme nous étions près du littoral, préférèrent se jeter à l’eau pour essayer de gagner l’ile Maïre ou le phare de Plagnier à la nage. Beaucoup se noyèrent pris de fatigue ou de crampes, et certains se laissèrent couler de leur propre volonté, préférant, de loin, les abysses noires mais silencieuses aux monstruosités sonores que leurs bourreaux humains leurs faisait endurer cruellement par plaisir.

      Dans le garage c’était le feu ! Pierrot était en transe derrière sa basse qui ronflait et soufflait comme un vieux 38 tonnes Polonais qui peine à franchir un col. Le batteur, les yeux révulsés frappait ses toms au jugé avec une violence inouïe, au point qu’il avait déjà crevé deux peaux. Les micros qu’il avait installé donnaient une ampleur cataclysmique à ses « tournes » surpuissantes et chaotiques et à chaque coup de grosse caisse la structure portante du garage travaillait et gémissait. A quelques rares moments il atteint l’arythmie parfaite. Le synthé de son côté, l’écume aux lèvres, jouait non pas avec les doigts mais avec les avant-bras. Il les étalait violemment et de façon incohérente sur toute la longueur du clavier qui vacillait sur son trépied sous la violence des attaques. Les sons « fin-du-mondiste » qu’il tirait de sa machine semblaient provenir du tréfonds des enfers et drapaient le vacarme déjà assourdissant d’un voile d’angoisse et d’horreur qui risquait, à chaque instant, de nous ramener tous les poltergeists du coin. Quand à moi, je malmenais ma guitare sursaturée, désaccordée et dissonante en hurlant des onomatopées invraisemblables ou des insanités dans mon micro. Emporté par des poussées cannabiques délirantes, j’avais parfois l’impression d’inventer des accords ou d’être la réincarnation de Jim Morrisson alors qu’en fait j’étais en train de voiler le manche de ma guitare ainsi que mes cordes vocales… Nous étions partis très, très fort ! Qui sait ce qui pouvait arriver ce soir là ? Tout était possible ! Dans un sursaut de lucidité je pensais à notre ami le pro du saxo. Je tournais la tête vers lui pour l’inviter à entrer dans la tourmente avec nous et nous donner ainsi le petit coup de booster dont il avait tant parlé quand on buvait les bières.

      A ma grande stupéfaction, John Coltrane n’avait pas encore sorti son sax de sa boite. Apparemment il galérait méchamment pour l’ouvrir et semblait s’acharner sur le Flight case qui refusait obstinément de céder… (A suivre)

 

UN MONDE ABSURDE (Cinquième partie)

 
(…)  Notre éclat de rire, d’abord gigantesque comme un continent, se fragmenta en contrées de la taille d’un pays, puis en provinces pas plus grandes qu’un département pour enfin se dissoudre en villes et en quartiers. Quelques ruelles, hoquets sporadiques et involontaires, vinrent encore se dessiner en ricochant de ci de là sur le bureau et les murs, puis le silence retomba. Nous étions là, assis, reprenant notre souffle et nos esprits. Nous nous regardâmes un instant. Je constatais presque soudainement que le visage de ma banquière avait changé, si bien que je mis quelques secondes à la remettre. En effet les traits de son visage s’étaient détendus et son regard, jusque là noir, dur et inquisiteur dispensait maintenant une jolie lumière douce. Je remarquais pour la première fois qu’elle avait des seins. A priori deux. Je dis à priori, parce que je devinais seulement leur forme délicatement sphérique derrière l’étoffe de son chemisier Agnes B, comme un voyageur qui au détour du chemin, pressent, au loin, la présence de collines douces et parfumées derrière un voile de brume légère. Bien qu'il soient liés en un chignon bien sage,Je vis aussi que ses cheveux étaient longs, gracieusement bouclés et d’un brun profond. Elle avait, comme on dit, un « faux air » de  Kate Bush (Chanteuse dont j’étais éperdument amoureux durant mon adolescence tourmentée, attiré invariablement, que j’étais, par toutes sortes d’amours impossibles). Derrière ses jolies lunettes à monture en écailles, ses yeux étaient couleur noisette, joliment et discrètement pailletés d’or et touchés délicatement en leur centre d’un petit cercle d’ébène. Je lui souriais gentiment mais je dus, malgré moi, la regarder avec un peu trop d’intensité car elle baissa doucement les yeux en papillonnant des paupières. « Tiens… » me dis-je… « Elle est une femme ». Mais je n’eus pas le temps de dérouler plus avant le fil de ma pensée car elle prit l’initiative de ranger ce moment dans un tiroir d’où elle sorti un dossier. Le mien.
      Elle dit dans un demi sourire qu’il fallait trouver une solution.  J’eus une seconde de flottement  puis je revins dans la banque. J’acquiesçais. Il semblait que la hache de guerre était bel et bien enterrée. Pour un temps du moins… Elle me fit remarquer que jusqu’à lors, je n’avais pas été un client particulièrement problématique, enfin pas plus que les autres clients problématiques. Dans la norme quoi… Je lui répondis qu’elle ne pouvait pas me faire pire injure, car mon aversion viscérale pour la normalité, le conventionnel et les attitudes grégaires de mes semblables me poussait souvent à adopter des comportements que d’aucun jugeait à la limite de la folie, de l’inconscience et de l’irrationalité, pour justement me distinguer du troupeau, et que donc, quitte à faire partie du groupe privilégié des clients problématiques, j’étais résolu à ce que mon nom figure tout en haut de la liste…
      Pour vous dire à quel point nos rapports s’étaient détendus, elle eut un trait d’humour en me rétorquant qu’à ce niveau là, je ferai bien d’aller consulter un psychothérapeute au plus vite. Enfin, je crois que ce fut un trait ‘humour… Mais à vrai dire je n’en suis pas sûr  à cent pour cent… Dans le doute, je changeais rapidement de sujet en lui demandant ce qui à son avis avait pu causer le crash de mon compte en banque. Elle fit une moue qui annonçait qu’elle allait dire une évidence puis elle me répondit tranquillement que l’arithmétique était une chose régie par des lois où la logique tient une grande part. Je ne voyais pas bien où elle voulait en venir et je le lui fis savoir. Elle me dit en ricanant que c’était fort simple : Il y avait plus d’argent qui sortait de mon compte en banque que ce qu’il en rentrait. Là, j’étais marron… Évidemment, vu sous cet angle… Voyant qu’elle avait marqué un point elle enchaîna immédiatement en me conseillant de trouver de l’argent quelque part et en quantité si possible, afin de rétablir la situation. Ayant enfin appréhendé la logique de son raisonnement et constatant amèrement que nous étions revenus au point de départ, je lui demandais si elle connaissait une adresse où je pouvais m’en procurer, non parce que moi j’en connaissais une ! Et d’ailleurs on s’y trouvait à l’instant même ! Hé oui ! Quand je veux trouver un St Honoré ou un Paris-Brest je me rends chez un artisan pâtissier et quand je cherche de l’argent, je vous le donne en mille… ! Hé bien je vais dans une banque ! Passablement agacée, elle me fit remarquer assez sèchement qu’elle ne souhaitait plus que la discussion s’enlise à nouveau dans les méandres de sophismes abscons dont j’avais le secret mais qu’il fallait désormais trouver des solutions réalistes et concrètes. J’acquiesçais à  nouveau.
        Elle me suggéra de revoir mon train de vie à la baisse, pendant un temps du moins et dans ce sens elle me conseilla de vendre immédiatement ma voiture. Je lui répondis que je n’en avais pas. Elle ne se démonta pas et me glissa l’idée de changer d’appartement. Elle devait sans doute l’imaginer spacieux et bien exposé et ceci pour un volume plus petit. Je lui rétorquais que j’habitais déjà un 28 m carré humide et sans lumière et qu’il était hors de question que j’aille démarcher les foyers Sonacotra.
      Elle me questionna ensuite sur la fréquence de mes vacances et mes destinations de prédilection. La réponse fut rapide : Je ne prends jamais de vacances, j’ai horreur de ça. Mon métier, qui est ma passion, grâce au ciel, ne me donne pas l’impression de travailler, je ne suis donc jamais fatigué et je n’éprouve pas le besoin de me couper de mon activité, au contraire, je dois me faire violence pour ne pas m’immerger complètement dans mes projets, non pas pour moi mais par égards aux personnes qui m’entourent et qui m’aiment. Elles font déjà bien assez d’efforts pour supporter et accepter la  présence d’un fou dans leur périmètre vital.
      Elle dodelina doucement de la tête d’un air dubitatif, puis me demanda ahurie si je possédais quelque chose de valeur qu’on aurait pu estimer, gager ou prendre en garantie du genre… Une maison de campagne ? Non.  Un lopin de terre en Normandie ? Non. Un tableau de Maître ? Non.   Une gourmette en or… Non… Je lui répétais que je ne possédais rien. Rien de rien ! Et dans un grand sourire j’ajoutais que, d’ailleurs, je n’y tenais pas particulièrement. La possession de choses matérielles n’ayant jamais suscité en moi un quelconque sentiment de sécurité. Bien au contraire ! A chaque fois que j’ai cru avoir quelque chose, j’ai toujours ressenti aussitôt la peur de perdre cette chose. Et à la première occasion, je m’en débarrassais comme d’une patate chaude. Ma banquière m’écoutait parler, bouche bée… Prenant ça pour de l’attention, je continuais hardiment mon laïus pseudo philosophique en lui expliquant que je souhaitais quitter ce monde comme j’y étais entré : Léger, pauvre et nu.
      Les Gitans et les Indiens d’Amérique que je respecte au plus haut point, ont un sens aiguë et inné de la liberté. Ne disent-ils pas qu’il est stupide de croire un instant qu’on puisse posséder de la terre… ? Et que d’ailleurs la terre c’est pour les morts, les vivants eux ne font que marcher dessus. Enfin bref ! Tout ça pour expliquer à la dame que je n’avais rien. Rien à vendre, rien à louer. Rien. Je terminais mon prêche par un grand sourire et une attitude de décontraction extrême. Elle était blême, livide, dirai-je. Elle m’avait écouté sans sourciller et je voyais bien que quelque chose dans ce que j’avais dit l’avait ébranlée. On aurait plutôt dit que quelque chose l’avait effrayée… Après un temps, elle se ressaisit un peu et murmura presque dans un sanglot : « Mais comment peut on vivre comme ça… ? ». J’entrepris alors de lui raconter l’histoire de mon ami Pierrot… (…)

A suivre…

 

UN MONDE ABSURDE ( Quatrième partie)

 
C’est elle qui versait le premier sang en m’expédiant sans crier gare une volée de « missiles-insultes » au phosphore qui m’explosèrent en pleine figure. Je reçu du « parasite », « j’en foutre », « sangsue », « inutile » et « cinquième roue du carrosse ». Rampant péniblement sous le feu nourri de l’ennemie je m’extirpais néanmoins de l’embuscade en répliquant instinctivement, au jugé, par une rafale crépitante de « voleurs », « escrocs », « malfaiteurs » « usuriers », et « vampires aux dents longues ». Piquée au vif et voulant annihiler totalement cette poche de résistance incongrue, elle fit donner l’artillerie lourde. Les obus  de 75 commencèrent à pleuvoir sur mon QG de campagne, faisant voler poussière et débris tout autour de moi dans un vacarme assourdissant. Je vacillais mais je tins bon et je contre-attaquais en adoptant pour ma part la tactique de la « guérilla urbaine » qui  fit ses preuves  à Sarajevo et plus récemment à Bagdad ou à Bassora. Mes Moudjahidins, agissants par petits groupes mobiles et imprévisibles, attendaient patiemment le bon moment pour frapper avec le plus d’efficacité avant de disparaître en se fondant parmi les civils. A chaque accalmie, quand la diablesse respirait pour recharger et laisser refroidir les fûts de ses canons à connerie, mes commandos plaçaient sournoisement leurs charges de Semtex et de C4 qui lui pétaient dans le dos, rendant la bête folle de rage.
      Nous étions maintenant debout, face à face et le vacarme de la bataille avait du passer par-dessus les collines de placoplâtre qui nous entouraient pour arriver jusqu’au hall et aux guichets car quelqu’un frappa à la porte. Je me crus perdu un instant… Si des renforts aéroportés venaient soutenir mon assaillante, mon affaire était faite.  Et puis de toute façon, je ne me sentais pas de taille à tenir tête à un vigile adepte des Art Martiaux et du Taser, secondé dans sa tache par un Rottweiller enragé.
      Ma « banquière-GI »  fit les yeux ronds en plaquant son index sur sa bouche. Le silence se fit. Plus rien ne bougeait. Seule une odeur de poudre et de cordite planait encore dans la pièce. On frappa à nouveau, avec insistance cette fois ci… Elle me fit un signe pour me signifier de retourner m’asseoir. Ce que je fis. Elle ajusta un peu son chemisier, retoucha légèrement ses cheveux, puis alla ouvrir.
      De l’autre côté de la porte se tenait non pas un vigile mais un grand con à moustache. Ce qui, me direz vous, n’est pas antinomique. On a déjà vu des vigiles grands, l’air con, portant moustache ou bouc, mais je compris immédiatement que celui là n’appartenait pas à la corporation à cause sa coupe de cheveux.  En effet il était affublé d’une sorte de brushing grotesque et d’une mèche tombante, sortis tout droit de la série « La croisière s’amuse » ce qui n’était pas concevable pour un vigile qui aurait de fait perdu toute crédibilité pour faire régner l’ordre. Prenant l’air de celui qui s’enquiert du bien être de ses collègues, il demanda si tout allait bien. Manque de bol, dame nature, qui est parfois cruelle, avait mis dans son berceau en guise de cadeau de bienvenue dans la société des hommes, un brushing, une moustache, un air con et… un défaut de langue ! Si bien que son « Ca va Christine ? Tout se passe bien ? » se mua en « Fava Chriftine ? Touffe paffe bien ?».
        Je fus immédiatement submergé souterrainement par un fou rire puissant, silencieux et intérieur, telle une explosion nucléaire sous l’Atoll de Mururoa. Je pus contenir la bouffée au prix que des larmes montèrent jusqu’à mes yeux. « Chriftine » la banquière lui répondit que tout allait bien. Il insistât : « Fur… ? », emportée par la vague du mimétisme qui nous emmène à coup sûr à bégayer nous même lorsque l’on discute avec un bègue,  elle lui répondit : « Fur ! Enfin je veux dire... Sûr! ». A ce rythme là, je n’allais pas tenir encore très longtemps…  Il glissa son brushing, sa mèche et son air con par l’entrebâillement de la porte et me lança un regard des plus mauvais. Je lui répondis par un sourire niais et un double clignement rapide des yeux. Il enchaîna « Non pafque, fi y’à un prob… !» Il ne pu finir sa phrase car la porte venait de claquer sur son nez… Madame la banquière revint s’asseoir en face de moi. On se regarda dans un bref silence.  Je vis son œil friser, elle vit le mien… Il ne nous en fallait pas plus… Nous éclatâmes de rire de concert, pris tous deux dans une belle tempête qui dura un temps infini… Je sus dès lors qu’une autre partition était en train se jouer dans ce bureau… (…)
A suivre…
 

 

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